À l’aube, nous smontons à bord d’une petite embarcation, guidés par un ornithologue local au sourire chaleureux. Les premières lueurs du soleil baignent le paysage d’une lumière dorée. Une fois arrivés dans le fin fond du Delta, autour de nous, le silence n’est troublé que par le clapotis de l’eau et le bruissement des roseaux.
Le delta du Danube, avec ses innombrables canaux et lagunes, est un véritable labyrinthe aquatique.
En avançant doucement, nous apercevons des cygnes blancs planer gracieusement au-dessus des eaux calmes. Les cormorans, quant à eux, plongent pour attraper leurs proies. Notre guide nous conduit vers des zones moins fréquentées, où la nature semble encore intacte.
La richesse de la flore et de la faune semble infinie : grande aigrette éclatante de blancheur, grenouilles coassant dans les herbes, et même un sanglier furtif aperçu au bord de l’eau.
Alors que nous sommes en train de regarder les alentours à la recherche des petits habitants de ces
environs, une ombre majestueuse passe au-dessus de nous. Le cœur battant, je lève les yeux, et c’est là que je le vis pour la première fois : un pygargue à queue blanche, l’un des rois incontestés de ces lieux sauvages.
L’oiseau plane haut, ses ailes larges et puissantes découpant le ciel avec une grâce implacable.
Sa tête blanche contraste avec son corps brun, et son regard perçant semble surveiller chaque mouvement en contrebas. Il se pause sur un arbre non loin de nous.
L’ornithologue mit plein gaz pour faire demi-tour et aller à la rencontre de sa majesté. Je sort mon appareil photo, je suis immobilisé, retenant presque mon souffle, fasciné par sa beauté brute et sa noblesse. “C’est le roi du delta,” murmura notre guide, impressionné lui aussi par cette apparition majestueuse.
Le rapace nous laisse nous approcher de lui mais pour un court instant seulement. Il redéploie ses ailes et nous fait témoigner de son incroyable envergure. Avec une envergure pouvant atteindre 2,50 mètres, le pygargue est l’un des plus grands aigles d’Europe.
Alors qu’il disparait dans les hauteurs, je reste là, émerveillé, comme si le temps s’était suspendu.
