Récit – Une Rencontre Inattendue

Nous sommes au troisième jour de nôtre voyage, dans la petite ville de montagne Sinaia, il fait nuageux, gris et froid.

La veille l’agent de l’office de tourisme, un homme à la silhouette rigide et imposante, nous déconseille formellement de s’aventurer seuls sur les sentiers de randonnées. «  Le pays est en alerte rouge depuis plusieurs jours » nous dit-il « Là haut vous ne trouverez que vents, pluies et nuages et les équipes de secours ne viendront pas vous récupérer s’il vous arrivait quelque chose. »

Nous avons donc le choix de continuer notre itinéraire en voiture ou bien de tenter l’expérience et de partir à l’aventure à la découverte des Carpates affronter les éléments de la nature.

Le choix ne fut pas long, nous prenons les sacs avec vêtements de pluies et affaires chaudes ainsi que repas pour le midi et partons à l’aventure.

A la sortie du village nous plongeons très vite dans une forêt dense et sombre. Le vent, souffle avec une force qui semble vouloir nous dissuader d’avancer. Les arbres sont vivants. Leurs troncs craquent sous la pression des bourrasques, et des grincements sinistres résonnent parfois au-dessus de nous, rappelant que même les géants de la forêt ne sont pas invincibles. Je leve souvent les yeux, scrutant les cimes comme pour anticiper la chute d’une branche.

Le souffle court et les jambes alourdies par la montée, nous nous frayons un chemin à travers les derniers sapins qui bordent le sentier. L’air est frais, chargé de l’odeur résineuse des arbres et de l’humidité des sous-bois. Les rayons du soleil, encore timides, s’infiltrent entre les branches, promettant une récompense en lisière de forêt.

Enfin, le couvert dense de la forêt céde, et nous débouchons sur une clairière perchée au sommet de la montagne. Devant nos yeux s’étend une mer de nuages, immaculée et infinie.

Nous faisons encore quelques mettre pour nous arrêter manger et profiter de ce paysage magnifique.

Une fois le repas tant apprécié, nous nous remettons tranquillement en route. Je traine des pieds afin d’apprécier encore la chaleur du soleil sur mon visage quand tout à coup Tiphaine devant moi se retourne et me dit :

« Mathieu, je crois bien que tu es suivi par un renard ».

Je me retourne alors le cœur palpitant. Il est là, immobile, son pelage roux vibrant sous la lumière. Ses yeux dorés me fixaient, curieux, mais prudents. Je reste figé, de peur de l’effrayer. Le temps semblait suspendu. Tout ce qui m’entoure – la montagne, les sons, même ma propre respiration – disparut, laissant place à cet échange silencieux.

Après quelques secondes, le renard fit quelques pas hésitants vers moi. Il s’arrête, inclinant la tête comme s’il m’étudie. Je m’accroupis lentement pour sortir mon appareil photo en le suppliant du regard de me faire confiance et de me laisser le temps d’immortaliser ce moment.

Il renifle l’air, semblant peser le pour et le contre et à ma grande surprise il s’assoie devant moi comme s’il avait compris ma demande.

A ce moment là j’ai l’impression que le temps s’arrête et je profite de chaque moment. Après une longue période de regards et de sourires croisés avec nôtre nouveau compagnon il est temps pour nous de continuer nôtre chemin pour ne pas arriver pendant la nuit. En me relevant, le renard bondit légèrement sur le côté, prêt à fuir et compris qu’on ne resterait pas avec lui.

Il retourne vers la plaine, il tourne une dernière fois la tête vers nous, comme pour dire un au revoir silencieux. Puis, il s’évanouit dans la montagne, nous laissant seul, le cœur battant et l’esprit empli d’émerveillement.

Cette rencontre, bien que brève, reste gravée dans ma mémoire comme un rappel de la beauté et de la fragilité de la nature. Ce petit renard roumain, avec sa présence fugace, m’a offert un moment que je n’oublierai jamais.

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